
Un mot américain donc puisque, nous l'avons vu, que ce soit personnellement ou pour le monde entier, les Etats-Unis ont un peu marqué l'année 2008, et pas toujours en bien il faut le reconnaitre. Il semble qu'en ce début de XXIème siècle, le leadership américain a du plomb dans l'aile. Entre la folie et l'enlisement en Irak, les scandales politiques, l'échec des négociations de paix au Proche-Orient, la claque du pétrole cher et du dollar faible, la vente symbolique de Budweizer (bière emblématique US) à un groupe étranger, la décadence financière des ménages englués dans des crédits à la consommation toujours mieux fourgués, les limites atteintes par la politique économique de Wall Street dans le capitalisme débridé, l'attribution très médiatisée et critiquée de contrats d'armement de l'USAF à l'européen EADS, la chute spectaculaire des ventes de véhicules SUV -ou pick-up - véritables symboles là-aussi de l'American Way of Life, l'émergence de la Chine sur la scène politique et militaire internationale, notamment du coté de l'Afrique de l'Est, et la ré-émergence de la Russie comme contre-super-puissance (si ce n'est réelle du moins voulue)... Et pour finir l'éclatement de la crise financière qui a contaminé ensuite le monde... Tout ça dépeint un tableau plutôt morose des USA. Le moral là-bas est en chute libre, l'immobilier aussi, et les ménages ont vu fondre la valeur de leurs biens réels -la maison- comme virtuels -l'épargne retraite. Et le scandale Madoff est venu mettre la cerise de ce gâteau 2008 décidément bien amer.
L'élection chargée d'espoir de changement et de renouveau de Barack Obama en novembre dernier a remonté un petit peu le score, les médias se chargeant en plus de faire rayonner sur le monde le modèle démocratique US. Un modèle qui évidemment peut en être un par certains aspect, dont celui permettant à un presque-inconnu, noir qui plus est, d'accéder à la plus haute responsabilité politique du pays. Un modèle cependant qui est vérolé par certains autres aspects, comme la quasi-omniprésence de la corruption (on peut appeler ça aussi le "lobbying") ou de l'influence de l'industrie sur les décisions politiques (ce que Eisenhower avait prévu et baptisé le "complexe militaro-industriel") pour servir les intérêts de quelques-uns au détriment du plus grand nombre... Bref, tout n'est pas tout blanc ou tout noir comme d'habitude. On n'est pas dans un Disney!
Ces événements ont au moins permis une certaine prise de conscience, si on se veut optimiste. Une prise de conscience écologique tout d'abord, avec la recherche, dans le pays le plus pollueur du monde, de solutions écologiques et économiques pour mieux vivre, dépenser moins de carbone, etc... Même si c'est pas gagné, le mouvement est peut-être lancé, et comme quand les américains sont lancés ils ne font pas les choses à moitié, ça peut donner quelque chose d'interessant. Du point de vue économique et financier, peut-être une prise de conscience des limites du libéralisme incontrôlé, avec un autre modèle envisageable, pour sortir de la crise tout d'abord... jusqu'à la prochaine. En tout cas il y aura toujours un élan novateur et pionnier de ce coté ouest de l'Atlantique pour rebondir, reconstruire, et repartir de plus belle. Du moins on l'espère...
Bon réveillon, bonne année 2009!